Fantassins américains de la 45eDI débarquant à Saint Tropez, 15 août 1944, Archives Getty images


«  Le premier accroc coûte 200 francs » C’est ainsi que la Radio de Londres annonce à la Résistance, un second débarquement en France. Son nom de code est « Anvil Dragoon ». D’abord baptisé Anvil (« Enclume »), Dragoon (« contraint») y fut rajouté par Winston Churchill, déçu de n’avoir pu imposer une percée sur le front italien vers l’Autriche, voulant arriver à Berlin avant les Soviétiques.

Le 15 août 1944, sur dix-huit plages entre Toulon et Cannes, 350 000 hommes débarquent. Ils sont commandés par le général américain Alexander Patch mais à la différence du débarquement en Normandie, les Français y sont largement majoritaires avec 260 000 hommes sous les ordres du général De Lattre de Tassigny.C’est l’armée B (officiellement 1èrearmée française qu’en septembre 1944) dont la moitié des effectifs sont maghrébins, un tiers de « pieds noirs », 10% viennent de l’Afrique subsaharienne plus des combattants de la France Libre et d’anciens soldats de l’armée de Vichy.

Dès le 17 août 1944, la Wehrmacht reçoit l’ordre de se replier, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille qui doivent résister coûte que coûte. Pour Hitler ces ports sont essentiels mais avec la percée des Alliés en Normandie, il craint d’être pris en tenaille.

Les Américains se dirigent alors à marches forcées vers la vallée du Rhône et font leur jonction avec l’armée de Patton, venue de Normandie, le 12 septembre 1944, à la hauteur de Dijon, 27 jours après le débarquement, soit  deux mois d’avance sur le calendrier prévu !

Mais pour les Français le plus dur reste à faire.  À Toulon les vingt mille soldats de la Wehrmachtne se rendront que le 26 août.  À Marseille, dès le 19 août, la population se soulève encadrée par les FFI, mais la résistance allemande est forte et les combats ne cesseront que le 28. Ce sont les unités coloniales composées de marocains, algériens et « sénégalais » qui libèrent ces deux villes.

Voulue par le général De Gaulle, cette participation de l’armée française au débarquement puis à la libération de la France, permettra au général De Lattre de Tassigny de ratifier au nom de son pays, le 8 mai 1945, à Berlin, la capitulation de l’Allemagne nazie.

 

 

Goumiers d’Afrique du nord défilant sur le port de Marseille, août 1944. Archives AFP

 

 

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