Il y a 81 ans…

Charles de Gaulle.

Un homme.

Un homme qui va parler avec une certaine emphase.

Un général de brigade, pas très connu, exilé à Londres, condamné à mort dans son pays, et qui va refuser l’armistice.

Autour de lui, quelques autres hommes qu’on appelle « les fous de de Gaulle ». Ils ne sont rien, ne représentent rien.

La France, écœurée, abasourdie, semble résignée à la défaite.

Mais, le 17 juin 1940, bien que personne n’en sache rien encore, la Résistance vient de naître.

Le mardi 18 juin, à dix-huit heures, un appel est lancé sur les ondes de la B.B.C. :

— Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les emmener là où ils en sont aujourd’hui.

Pourtant, le dernier mot a-t-il été dit ? L’espérance doit-elle  disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire Britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la Bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes ; j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoiqu’il arrive, la Flamme de la Résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres.

Cet appel … Combien de Français l’entendent ? … Combien y croient ? … Peu sûrement…

Et pourtant… Il vient de rentrer de plain-pied dans l’Histoire.

(Extrait du livre  » Résistance en Pays Nantais  » auteur : Camille François.)

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Il n’existe aucun cliché de l’Appel du 18 Juin 1940.

La photo ci-dessous est postérieure, car le Général porte sur sa vareuse l’insigne à Croix de Lorraine adoptée comme emblème de la France Libre en juillet de la même année.

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